La direction du PS a fait un pas en avant vendredi matin, avalisant largement les “indicateurs” du programme révolutionnaire: augmentation du Smic à 1.400 euros net par mois, retraite à 60, planification écologique, suppression de la loi El. Khomri (réforme du code du travail), VIe République, par exemple. Ils avancent aussi, mais avec des « divergences », sur la question de la « désobéissance aux conditions européennes » que veut LFI, alors que, soulignent-ils, ils refusent de « mettre en danger la construction européenne ». Mais les socialistes, dont la candidate Anne Hidalgo a obtenu 1,74 % des suffrages présidentiels, supposent que « la mise en œuvre du programme que nous construisons conduira inévitablement à […] de ne pas respecter certaines règles”, évoquant notamment leur refus de “revenir au Pacte de stabilité”. Parmi les points qui restent sensibles, le PS énumère « la défense de la République laïque et œcuménique » et la « nécessité du soutien plein et entier de la nation ukrainienne », au vu de la position « non alignée » pour les États-Unis. du LFI. Les discussions, qui avaient repris dans la matinée au siège de LFI, ont été interrompues, la délégation socialiste exhortant LFI à “casser toute logique hégémonique et accepter le pluralisme”. Certains ténors socialistes, ainsi que la minorité du parti, rejettent cette approche historique du mouvement de Jean-Luc Mélenchon, décidée la semaine dernière lors d’un Conseil national du PS. Citant Pierre Mendès-France, la présidente de la région Occitanie, Carole Delga, connue pour son conflit avec LFI, a écrit sur Twitter : “L’éthique en politique interdit à la stratégie et aux convictions de diverger, même pour des raisons temporaires”. L’ancien président François Hollande avait déjà prévenu jeudi que le PS “disparaîtrait” en cas d’accord. “L’éthique politique interdit à la stratégie et aux croyances de diverger, même pour des raisons d’opportunité passagères. J’appelle ça vrai.” Pierre Mendès France — Carole Delga (@CaroleDelga) 29 avril 2022 En déplacement dans les Hautes-Pyrénées, Emmanuel Macron a ironisé sur cette approche entre LFI et PS : “La question pour ou contre l’Europe n’est rien. “La carpe n’est pas le lapin.”

L’Europe, un obstacle

Côté environnemental, où les négociations avec LFI ont été tendues pendant deux jours, les pourparlers ont repris vendredi après-midi. “Chaque négociation obéit à un rythme qui se voit et se revoit, d’abord l’enthousiasme des autorités, puis les blocages”, puis le retour à table, relativise le patron d’EELV Julien Bayou. Après une pause, sa mission est revenue en fin d’après-midi. M. Bayou a parlé de progrès en Europe. “C’était très constructif”, a-t-il déclaré, ajoutant qu’”il est important de pouvoir réorienter l’Europe, mais certainement pas d’en sortir”. Les pourparlers “avancent”, a confirmé LFI vendredi soir. Mais pour le Mouvement progressiste, membre du Pôle écologiste, “négocier avec la FI est une insupportable trahison par des mécanismes et des ondes irresponsables”. Julien Bayou l’avait vivement critiqué mercredi sur la question du “label commun”, qui selon lui ne pouvait se limiter à LFI, à l’”Union populaire” et au très faible nombre de circonscriptions pour les écologistes. Un élu EELV résume à l’AFP : “99,9% des militants EELV veulent un deal. On fait confiance à Julien Bayou pour y arriver”