Peu avant la fin de la législature, Mediapart a fait ce vendredi des révélations gênantes. Selon des médias d’investigation, la députée La République en marche (LaREM) Coralie Dubost a été citée dans un rapport remis au déontologue de l’Assemblée nationale pour des dépenses inappropriées dans le cadre de son mandat ainsi que pour la gestion de ses collaborateurs. . L’élue de la troisième circonscription de l’Hérault explique à Mediapart avoir remboursé les frais, sans préciser lesquels ni pour quel montant. Au Palais-Bourbon chaque parlementaire dispose d’allocations de confort : allocation de base de 5623,23 euros bruts, allocation de résidence de 168,70 euros et allocation de fonctionnement de 1447,98 euros, selon le règlement de la chambre basse, « soit un montant mensuel brut de 7239,91 euros » . A cela s’ajoute un acompte mensuel de frais de commande de 5 373 euros. Les révélations sont liées à ce dernier.

“Je ne suis pas un escroc”

Selon Mediapart, lors de l’examen des comptes du député Dubost, il y a eu “des dépenses qui n’entrent pas dans le champ” des dépenses autorisées. Des dépenses injustifiées qui “ont été réglées”, a assuré l’intéressé au média, justifiant avoir eu “de mauvais conseils” de son ancien collaborateur. “J’ai été stupide (…), je ne suis pas un arnaqueur”, a-t-il également confié à nos confrères. La députée dit avoir « contracté un prêt personnel » afin de le rembourser. Parmi les frais mis en avant : “les vêtements mensuels coûtent entre 1 500 et 2 000 euros”, selon le rapport réalisé en avril 2021, toujours rapporté par Mediapart. Dépenser sur des sites comme Private Sale, Place des Tendances ou Private Showroom, ou encore des marques comme Sézane ou The Kooples. Interrogée sur ces points précis par Mediapart, Coralie Dubost a répondu ainsi : “Il y a des tenues mande et des tenues personnelles (…), je ne mets pas les mêmes choses dans ma vie personnelle et dans la vie du commandement”, a-t-il affirmé. Des dépenses sur des marques de lingerie telles que Princesse Tam Tam ou Darjeeling ont également été dévoilées. “Des avances de fonds quand on a besoin de quelque chose à la dernière minute et qu’on n’a pas sa carte d’identité sur soi”, a objecté l’élu héraultais.

Paiement dans un restaurant de plage

Outre le coût des vêtements, il y a aussi le versement de 194 euros dans un restaurant de Palavas-les-Flots qui loue des transats pour une journée à la plage ou dans un magasin 5 étoiles du département. Là aussi, Coralie Dubost oppose un argument, celui des “rendez-vous obligatoires” et “du temps de travail ainsi que de la cohésion d’équipe”. Pour renflouer ses comptes, la députée aurait contracté de nombreux emprunts auprès de la Banque postale. prêt de 6 000 euros en décembre 2017 et un autre en 2019 alors qu’elle avait un découvert de plus de 7 000 euros. Selon Mediapart, les autorités de l’Assemblée nationale ont examiné les comptes du député en 2018 et 2019 de manière aléatoire, et en 2021, une enquête interne de la cellule harcèlement du Palais-Bourbon a été déclenchée après une “alerte collective” des proches d’anciens députés, qui auraient à sa charge servir au moins 15 personnes consécutives. Les cinq salariés en début de démarche devraient donc exercer “des tâches liées à la sphère personnelle ou à la limite de la sphère professionnelle et personnelle qui sont régulièrement sollicitées”, comme la “surveillance du personnel de maison” ou “les tâches ménagères”. . Des allégations que Coralie Dubost scrute, assurant qu’elle ne lui dit “absolument rien” et qu’il s’agit d’une période “révolue”.