Renverser. Après avoir enregistré des convergences programmatiques avec les insurgés, le Parti socialiste a annoncé ce vendredi midi la “suspension” des négociations avec LFI pour les législatives des 12 et 19 juin. “Nous voulons parvenir à un accord avec tous les gauchistes et écologistes”, a déclaré le PS dans un message interne. “Mais pour y parvenir, il faut un vrai bon sens. Il faut briser toute logique hégémonique et accepter le pluralisme. A ce stade, nous n’avons aucune garantie.” Les socialistes l’appellent “l’union populaire” menée par Jean-Luc Mélenchon pour “apporter la preuve de sa volonté de lancer de nouvelles pratiques”.

Pension à 60 ans, Smith 1400 euros…

Avec 22% des voix de Jean-Luc Mélenchon à l’élection présidentielle, La France insoumise a lancé des discussions bilatérales, notamment avec l’EELV, le PCF et le Parti socialiste, pour trouver un accord aux élections législatives et se donner une chance d’envoyer la tribune insoumise de Matignon. La direction du PS avait fait un pas en avant vendredi matin, en approuvant largement les “indicateurs” du programme LFI : augmentation du Smic à 1.400 euros nets par mois, retraite à 60 ans, planification écologique, abrogation de la loi El Khomri (réforme du Code du travail), VIe République, par exemple. Une partie des socialistes rejette cette approche historique du mouvement de Jean-Luc Mélenchon, décidée la semaine dernière lors d’un Conseil national du PS. Certains se demandent si la suspension annoncée des pourparlers avec les révolutionnaires n’est pas “théâtrale”, l’idée étant de faire passer la pilule à ceux qui se plaignent de la soumission du PS à la LFI. Perrine Vasque et Marie Gentric avec Mathieu Dehlinger sur AFP