Posté à 17h08
Frederik-Xavier Duhamel La Presse
Le Centre pour les travailleurs migrants (CTI) réclame une augmentation du salaire minimum à 18 dollars de l’heure. Il n’atteindra que 14,25 $ de l’heure au Québec lundi, ce qui n’est “pas assez du tout”, selon Cheolki Yoon, une bénévole du CTI qui est aussi chercheuse postdoctorale à l’Université McGill. Des militants et des travailleurs se sont réunis dans l’après-midi devant la station de métro Parc à Parc-Extension, scandant des slogans tels que “Légalisation pour tous” ou “Harcèlement sexuel, plus jamais”. “C’est inacceptable d’être victime parce qu’on a été harcelé sexuellement, d’être victime parce qu’on a travaillé et qu’on ne veut pas vous payer”, a déclaré Bénédicte Carole Ze, une accompagnatrice bénéficiaire. la commission des femmes de la CTI. De nombreux travailleurs migrants deviennent vulnérables en raison de leur situation, les forçant à “accepter des conditions inacceptables et les exposant à des abus de la part de leurs employeurs”, a déclaré le centre dans un communiqué. Leur accès aux services publics est limité et il leur est souvent difficile de faire valoir leurs droits, déplore encore CTI. “Ce n’est pas naturel d’être celui qui apporte une énorme contribution à l’économie canadienne”, a déclaré Mme Zee, indignée par les nombreuses industries de l’agriculture, de la fabrication, de la construction et de la santé qui font appel à de nombreux travailleurs migrants.
Éléments considérés comme discriminatoires dans le système
En plus d’augmenter le salaire minimum et des conditions de travail “raisonnables” sans harcèlement, CTI demande la légalisation de tous les statuts d’immigration et l’accès aux services publics, y compris les soins de santé et l’assurance-emploi, pour tous. «Le plus important, c’est l’accès à la résidence permanente», qui est «pratiquement exclue» au Québec en ce moment, selon Yoon. La CTI demande également l’élimination des “éléments discriminatoires” dans le système d’immigration, tels que “le type de permis de travail associé à un employeur unique, l’exclusion des emplois peu qualifiés” […] en PEQ [le Programme de l’expérience québécoise] et le niveau de français irréaliste requis pour obtenir le CSQ [Certificat de sélection du Québec] ». Ni le ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration (MIFI) ni le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale (MTESS) n’ont été sollicités pour répondre aux questions de La Presse au moment d’écrire ces lignes.