L’usine Moderna de Montréal aura à terme une capacité de production de 100 millions de doses par an, tant pour les vaccins contre la COVID-19 que contre la grippe.
Posté à 10h30. Mis à jour à 11h14
Henri Ouellette-Vézina La Presse
“L’arrivée de Moderna créera des centaines de bons emplois et continuera de stimuler les talents ici dans le domaine scientifique”, a également confirmé le Premier ministre Justin Trinto lors d’une conférence de presse à Montréal vendredi.
“On peut dire que le Québec a gagné la bataille”, a déclaré le premier ministre François Lego, le sourire aux lèvres, se vantant que c’est sa province qui accueillerait l’usine, et non l’Ontario. “Quelle bonne nouvelle pour notre autonomie que de dire que nous allons faire construire cette usine de vaccins ici”, a-t-il insisté.
Stéphane Bancel, président de Moderna, a quant à lui évoqué “une actualité historique”. “C’est un beau projet dans un beau pays. […] Nous sommes vraiment ravis de construire cette usine, mais aussi d’établir une relation pour les décennies à venir. “Parce que l’ARN est une molécule d’information, nous voulons le mettre à la disposition des meilleurs scientifiques du monde”, a-t-il déclaré, ajoutant que le savoir-faire de l’Université McGill serait crucial.
La Presse révélait mercredi que Montréal avait battu Toronto pour accueillir l’usine de vaccins basée sur l’ARN de ce géant pharmaceutique. La nouvelle était attendue depuis quelques mois.
Au total, l’usine coûtera 180 millions, une facture qui sera partagée entre Québec, Ottawa et Moderna notamment. “Nous allons inventer l’avenir des vaccins ici, chez nous”, a déclaré François-Philippe Champagne, ministre de l’Innovation, de la Science et de l’Industrie, parlant d’une étape importante pour l’écosystème de la recherche québécoise et canadienne.
Cette annonce intervient après des mois de discussions entre le ministre fédéral de l’Innovation, de la Science et de l’Industrie François-Philippe Champagne et le PDG de Moderna, Stéphane Bancel. Il représente une étape importante dans les efforts du gouvernement de Trinto pour reconstruire le secteur de la biotechnologie et des sciences de la vie du pays. L’usine permettra de consolider l’écosystème de l’industrie pharmaceutique dans la région de Montréal, afin de se préparer – par exemple – à d’autres “éventuelles pandémies”.
Dans un communiqué, Québec a également affirmé que Moderna développerait “non seulement des vaccins contre la COVID-19” mais aussi “une série de vaccins à ARN messager” contre “différents virus respiratoires”, dont la grippe.
Moderna est l’un des deux principaux fabricants de vaccins messagers à ARN COVID-19 dans le monde – l’autre étant Pfizer / BioNTech. Les vaccins produits par ces deux sociétés ont été utilisés par de nombreux pays pour vacciner leurs populations, dont le Canada et les États-Unis.
Au Canada, les provinces ont également utilisé le vaccin à base de protéines, développé par le groupe pharmaceutique suédo-britannique AstraZeneca, au début de la campagne de vaccination.
Rappelons que la pandémie de COVID-19 a mis en évidence la vulnérabilité du Canada à bien des égards, notamment le manque de production locale de vaccins efficaces contre le coronavirus et le manque de production d’équipements de protection individuelle par les entreprises canadiennes, entre autres.