Le corps du garçon

Vers 14 heures ce jour-là, un couple qui voulait utiliser les toilettes pour handicapés s’indigna d’y voir du sang. Sans aller plus loin, ils préviennent le chef de gare qui s’y rend. Observant lui aussi le sang, il n’a pas poussé plus loin ses investigations, pensant à une éventuelle querelle. Il ferma les toilettes et demanda les services d’une entreprise de nettoyage. A 3 heures de l’après-midi, la gouvernante, lorsqu’elle a commencé son travail, a été confrontée à l’horreur. Le cadavre d’un nouveau-né flottait dans la cuvette des toilettes, à moitié caché du papier. Il a immédiatement appelé le chef de gare, qui a prévenu le service de police. Un officier de police judiciaire, l’ID du tribunal et le procureur de la République se sont rendus sur les lieux pour les premières constatations. A la vue du sang, du placenta et du cordon ombilical sectionnés, le cas de l’accouchement sur place s’est imposé. Le corps sans vie était celui d’un garçon. La gare de Bergerac n’est pas équipée d’un système de vidéosurveillance. Grégoire Morize

Pas de caméras de surveillance

L’enquête de quartier menée n’a donné aucune indication précise. Plus problématique : la gare SNCF de Bergerac n’est pas équipée de système de vidéosurveillance, l’image caméra ne peut pas être utilisée. Le parquet a donc étendu les investigations aux hôpitaux du territoire, d’abord à celui de Bergerac, “afin de déterminer si une personne s’est présentée avec des signes d’hémorragie importante”, confesse le substitut du procureur Charles Charollois. Pour l’instant, cette piste n’aurait rien donné. Il en va de même pour les établissements psychiatriques qui accueillent ou ont accueilli des femmes ayant déjà refusé une grossesse. Ne sachant pas si l’enfant était mort-né ou non, une enquête a été ouverte pour trouver la cause du décès. Une autopsie sera pratiquée mardi 3 mai à Bordeaux. “Il sera possible de déterminer si l’enfant était vivant ou non lors de l’accouchement”, explique le procureur. S’il était vivant, cela voudrait dire que sa mère l’a tué et que nous menons au meurtre. S’il est né mort, nous considérerons une autre qualification comme une atteinte à l’intégrité physique d’un corps. » L’identification médico-légale a fait les premières dépositions, à partir du vendredi 29 avril. Grégoire Morize