Des négociations bilatérales menées par La France insoumize – largement dominante à gauche avec 21,95% de M. Mélenchon au premier tour de l’élection présidentielle – avec Europe Ecologie-Les Verts, le Parti socialiste, le Parti communiste français et Les Anticapitalistes du Le Nouveau Parti, tous en dessous de 5%, connaît depuis une dizaine de jours accélérations et blocages successifs. Les protagonistes se sont fixé une date butoir ce dimanche. La conférence de nomination des candidats de l’Union populaire aura lieu le 7 mai. Du côté des Verts, M. Mélenchon estime que “la proximité de la conférence EELV et la manière dont ils sont organisés en interne compliquent la tâche. “Nous regardons des réunions où ils se parlent, au lieu d’être d’accord avec nous.” Il s’est également dit surpris de la réticence des écologistes dans sa proposition de “désobéir” à l’Union européenne, alors que les décisions de Bruxelles seraient jugées incompatibles avec le programme de la gauche : Julien Bayou [le secrétaire national d’EELV] a écrit un livre sur la désobéissance européenne : ne me dites pas qu’il a un problème avec ça maintenant. Quant au protectionnisme écologique de Yannick Jadot, il est impossible de l’appliquer dans les circonstances actuelles. La désobéissance ne quitte pas l’Union. Lire aussi : Cet article est pour nos abonnés Après la réélection d’Emanuel Macron, le camp présidentiel a peur du “troisième tour” promis par Jean-Luc Melanson

Sur PS, “c’est la fin de la composition soft”

Jean-Luc Mélenchon cite également la suspension des négociations par le PS, où certains élus et un courant minoritaire discréditent la recherche d’un accord avec LFI, le rival historique. Pour Jean-Luc Mélenchon, son score au premier tour de l’élection présidentielle “coince avec le centre de gravité du côté gauche de la fracture”, qu’il entend incarner, et non du côté du libéralisme social : C’est Olivier Fauré [le premier secrétaire du PS] dire aux autres socialistes de partir s’ils ne sont pas d’accord, c’est du jamais vu ! C’est la fin de la composition douce. En rompant avec les Hollandais, ils rendent possible la renaissance d’un autre PS. C’est un événement énorme. Lire aussi : Article destiné à nos abonnés Jean-Luc Mélenchon et son pôle populaire veulent être le premier adversaire d’Emmanuel Macron
A ses yeux, le découpage des circonscriptions aux élections législatives n’est pas la vraie raison des difficultés des négociations. “Nous garantissons un groupe parlementaire pour tout le monde. “On connaît des hégémonistes moins tendres.” Et d’avertir : “Le peuple n’acceptera pas deux fois de se faire voler la victoire par ceux qui refusent de construire cette nouvelle majorité. Union populaire [le rassemblement mélenchoniste] réuni deux fois plus d’électeurs que tous les autres éléments de la gauche et cinq fois plus que chacun d’eux (…). Les mauvais perdants seront jugés sévèrement. » Lire aussi : Cet article est pour nos abonnés Union des gauches : les maires de Lyon et Villeurbanne défendent leurs modèles locaux
Le monde avec l’AFP