Jeudi, pour marquer la présence du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres à Kiev, le président russe a ordonné une attaque aux armes de haute précision. Cinq roquettes ont atterri dans la capitale ukrainienne. L’armée russe a également détruit trois centrales électriques situées à proximité de voies ferrées dans la région de Kiev. Le secrétaire général de l’ONU se trouvait alors à proximité des zones bombardées. Il est péjoratif de dire qu’il était “choqué” mais en sécurité, a déclaré un porte-parole de l’ONU. Il faut en conclure que Poutine voulait que les roquettes « frôlent » en quelque sorte Antonio Guterres et sa suite. Les pays occidentaux sont la cible de Poutine. Ce dernier sombre dans son délire. Son désir de terroriser les démocraties européennes ne connaît pas de limites. Mais on se demande s’il ne se met pas à cibler ceux qui l’ont toujours soutenu jusqu’à présent : les oligarques russes. Des morts inquiétantes La presse européenne rapporte qu’une vague de suicides entre oligarques en Russie et à l’étranger se poursuit depuis janvier dans des circonstances mystérieuses. Dans de nombreux cas, d’autres membres de la famille du suicide présumé sont également décédés. Un autre fait inquiétant est que toutes ces personnes étaient liées au secteur de l’énergie, à savoir le groupe Gazprom. La localisation de la simple coïncidence ne tient pas la route, sauf pour les autorités russes. Est-ce une menace du Kremlin pour d’autres oligarques bien connus comme Roman Abramovich, le principal actionnaire de l’équipe de football du Chelsea FC ? En imposant des sanctions à cette élite extrêmement riche, occupant leurs yachts, appartements de luxe ou jets privés, les gouvernements occidentaux ont vu, peut-être naïvement, le seul moyen de renverser Poutine. Avec ces “suicides”, le Kremlin a envoyé un message clair. Les tensions internationales augmentent, quoi que fasse l’Occident. Hier, on apprenait que le président indonésien, Joko Widodo, avait invité son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, au sommet du G20 à Bali en novembre prochain. Il a également confirmé la présence du président Poutine. Cependant, l’Occident, mené par les États-Unis, a tenté en vain d’exclure la Russie du G20. Nous voilà. Comment croire, dans ces circonstances, que la guerre en Ukraine, malgré le courage des troupes ukrainiennes, trouvera une solution favorable aux démocraties occidentales ? Menace nucléaire Pourquoi dans ces circonstances, c’est-à-dire avec la menace nucléaire flottant au-dessus de nos têtes, Poutine changerait-il sa stratégie ? Accepterons-nous ce sommet de Bali où Poutine apparaîtra avec toute sa puissance brutale, défiant à la fois le président Biden et les chefs d’État occidentaux ? Nous aimerions sortir de ce cauchemar bien réel, mais, malheureusement, de nombreux citoyens qui se sont installés dans une forme de déni ont tendance à ignorer cette guerre qui les submerge au-delà de leur tolérance. Aider les Ukrainiens de quelque manière que ce soit devient donc notre moyen de résister à l’anxiété et au découragement. Mais comment parler d’avenir, même à court terme, alors que la terre entière tremble ?