Pour cette recherche, l’équipe “Vert de rage” a analysé plusieurs échantillons de sol prélevés dans les jardins de trois habitants d’Evin-Malmaison, l’école maternelle Françoise-Dolto, le stade Gérard-Houllier, l’ancien site de l’usine et les environs. . Selon la réglementation française, les terrains à partager contenant plus de 300 mg/kg de plomb “doivent être évacués vers des installations prévues et agréées à cet effet”. Une limite de pulvérisé sur le site de l’ancienne usine – de 6 500 à 232 415 mg/kg a été relevée – mais pas que : 484,9 mg/kg en maternelle, jusqu’à 623 mg/kg au stade, entre 1096 et 1706 mg/kg dans les jardins. Ces résultats ont été présentés au public lors d’une audience publique le vendredi 29 avril. Installée dans la ville depuis 2010, Clarisse Kaczmarek, 40 ans, ne croyait pas que “la pollution était encore aussi présente”. Leur notaire leur avait conseillé de ne pas manger les légumes de leur jardin lors de l’achat de leur maison, mais elle et son mari, de la ville, n’étaient pas “trop inquiets”. Dans son jardin, près de la galerie et de la cabane de ses deux enfants de 8 et 5 ans, l’équipe “Vert de rage” a relevé 1 457 mg/kg de plomb, soit 4,8 fois le seuil d’alerte. “Cela nous inquiète beaucoup. Dès leurs premiers pas, mes enfants ont marché sur des sols contaminés, même à l’école.” Clarisse Kaczmarek chez franceinfo Bien que ses enfants soient en bonne santé, le plomb est un polluant particulièrement dangereux pour les jeunes. “Des études épidémiologiques ont montré, sans aucun doute, qu’il a un effet négatif sur le développement neurocomportemental : il y a une baisse du QI qui peut être importante”, explique le toxicologue Jean-Marie Haguenoer. Ceci est communément appelé empoisonnement au plomb. Pour aller plus loin, “Vert de rage” a analysé des échantillons de cheveux de 29 enfants vivant à Evin-Malmaison. “Les résultats montrent clairement qu’il y a du plomb dans l’environnement, mais on ne peut pas dire à ce stade si les niveaux sont toxiques et s’ils peuvent causer des problèmes de santé dans la population”, a déclaré Jennie Christense, toxicologue de laboratoire canadienne. qui ont effectué ces analyses. Recommande “une surveillance accrue et une analyse plus approfondie”. Jean-Marie Haguenoer connaît bien l’usine Metaleurop. Dès les années 1970, il réalise des analyses de détection de plomb pour les ouvriers d’usine pour la médecine du travail. Il a ensuite mené un projet de recherche avec la population, suivi d’un comité scientifique mis en place par la préfecture pour cette pollution. Des campagnes annuelles de suivi de la population ont été menées. Mais la fermeture de l’usine en 2003, et le départ du préfet qui avait lancé le comité scientifique, ont mis fin à cette surveillance sanitaire en 2005. « Je trouve cela anormal. “Il y a un problème de santé publique, les autorités doivent le surveiller pour voir s’il progresse ou recule”, nous avoue-t-il aujourd’hui. Un échantillon de cheveux d’un enfant à Evin-Malmaison (Pas-de-Calais). (TÉLÉVISIONS DE PREMIÈRE LIGNE) Lui et le Vert de rage estiment que 5 815 enfants ont été touchés par le saturnisme depuis 1962 dans les trois communes entourant l’usine (Evin-Malmaison, Noyelles-Godault, Courcelles-lès-Lens). Clarisse Kaczmarek espère que les mesures prises par le “Vert de rage” obligeront les autorités à prendre les choses en main. “Il faut que les choses se mettent en place et ils se rendent compte que la pollution est toujours présente, même vingt ans après la fermeture de l’usine”, dit-il. Avec l’association Pour l’intérêt général des faveurs (PIGE) il attaqua l’Etat devant le tribunal administratif. Les plaignants ont été déboutés, mais Clarisse Kaczmarek a décidé, avec d’autres, de faire appel. En communication avec le “Vert de rage”, la préfecture n’a pas répondu. Le Service régional de santé des Hauts-de-France a, pour sa part, répondu qu’aucun cas de saturnisme n’avait été signalé dans ses services dans ces communes depuis dix ans et qu’il avait financé diverses actions, telles que des “ateliers de formation au lavage” pour enfants dans les jardins d’enfants de la région.