Posté à 14h03  Mis à jour à 15h50.
                Frederik-Xavier Duhamel La Presse             

“Nous nous félicitons vivement de cette nouvelle position de l’administration Plante, même si la décision initiale de faire appel de la décision a été prise avec beaucoup d’anxiété et d’inquiétude”, a déclaré Didier Berry sur Facebook en début de semaine. “C’est aussi ridicule de penser à toutes ces personnes qui ont participé à perpétuer ce cadre d’injustice pour moi”, s’est-il indigné dans un entretien, citant les ressources humaines et matérielles mobilisées par la Municipalité pour défendre les contrevenants au fil des années. M. Berry a poursuivi la ville et la police pour son arrestation violente en octobre 2012. Il a ensuite été battu par trois policiers, puis accusé d’agression et d’entrave au travail de la police après qu’une autre arrestation ait été enregistrée sur vidéo à la sortie d’un bar. En janvier dernier, la Cour suprême a jugé que “l’arrestation de M. Berry n’est justifiée que par le recours à la force”. Le juge Marc St-Pierre a ordonné à la Ville et à trois mandataires de verser au demandeur 115 440,38 $ en compensation pécuniaire, non pécuniaire et modèle, plus les intérêts et une compensation additionnelle. M. Berry avait depuis été acquitté de l’accusation de voies de fait et d’entrave. Les prévenus ont d’abord fait appel de la décision, mais se sont désistés en février, sans donner de motifs, selon un document parvenu à La Presse. L’homme de 43 ans aimerait s’entretenir aujourd’hui avec la mairesse de Montréal, Valérie Plante, “pour tenter de comprendre ce qui s’est passé”. S’il est content du résultat, il se dit tout de même “inquiet” quand il pense aux autres victimes coincées dans le labyrinthe du système. “Des enveloppes comme la mienne ou la sienne [Mamadi] “Kamara n’est que la pointe de l’iceberg”, a-t-il déclaré. “Compte tenu de la légitimité de l’affaire, la Ville de Montréal ne fera aucun commentaire”, a déclaré un porte-parole en réponse à nos questions. Lorsque nous avons souligné que le dossier n’était plus devant les tribunaux depuis le retrait de l’appel, la journaliste Mélanie Dallaire a déclaré que la Municipalité « se réserve le droit de réserve et n’émettra pas de commentaires supplémentaires à ce sujet ». De plus, aucune réponse n’a pu être reçue de la Ville de Montréal de Police (SPVM) avant la publication de cet article. “Je pense qu’il est maintenant temps d’examiner notre système de police et notre système de règlement des griefs”, a déclaré le professeur Ted Rutland, spécialiste de la sécurité publique à l’Université Concordia, qui faisait également partie du comité de soutien de M. Berry. Le professeur Rutland déplore le coût prohibitif des poursuites civiles pour les victimes de violences policières. C’est aussi contre le système d’éthique, qui est plus accessible, mais serait très biaisé en faveur des agents, selon lui. M. Berry s’estime chanceux que cette affaire soit terminée. “J’espère que cela incitera d’autres personnes à signaler de tels agissements, mais surtout que cela découragera la police. [de récidiver]. »